Les trombiculidés (aoûtats)
La larve mesure environ 0,6 mm et est de couleur orange vif. Les oeufs sont pondus sur le sol et les larves qui en sortent rampent sur les végétaux (pelouses et prairies) et passent sur un mammifère ou un oiseau. Dans nos régions, elles sont présentes à la fin de l'été et en automne d'où leur nom d'aoûtats ou leptes d'automne.
La larve pique et ensuite injecte une enzyme histolytique et mange les tissus digérés. La piqûre est très irritante et donc le chien ou le chat se lèche énormément ce qui provoque des lésions profondes de la peau. Surtout au niveau des espaces interdigités. Mais elles peuvent s'étendre à la tête, à l'oreille, sur le pli anal et vulvaire.
Les tiques
Le printemps et l'automne sont les périodes propices pour les tiques (En Belgique l'espèce la plus fréquente est Ixodes). Les larves, les nymphes et les tiques (figure 1) vivent dans la végétation où elles attendent le passage de l'hôte (chiens, chats, chevaux, bovins, etc... et même l'homme). Elles sont hématophages et parasites intermittents (quelques jours sur plusieurs années) à tous les stades de leur vie. Elles se fixent à l'hôte par des « crochets » et par une salive particulière (cément) qui assurent une fixation solide. Elles secrètent une salive anticoagulante et vasodilatatrice pour augmenter l'apport de sang et elles entament un seul repas qui dure de 3 à 15 jours à chaque stade de la vie. La femelle gestante est la plus gourmande et peut prendre plusieurs ml de sang afin de nourrir ses oeufs. Ce qui augmente fortement sa taille et son poids.
Figure 1
Les endroits privilégiés de fixation de la tique sont la tête, la poitrine et les flancs. Les lésions provoquées sont des démangeaisons, des irritations et après son départ une inflammation avec gonflement de la peau. Mais surtout, elle peut transmettre des maladies. Les plus importantes sont la maladie de Lyme qui peut infecter l'homme et les animaux surtout le chien chez qui elle provoque de l'anorexie, de la fièvre et des douleurs articulaires, elle est surtout présente aux Etats-Unis et moins en Europe (Belgique, France, Italie, Espagne, etc...). Elle peut aussi transmettre les Erlichioses canine et féline et moins de 48h après sa fixation
la piroplasmose (babésiose) chez le chien qui provoque des anémies qui peuvent se révéler mortelles. Ces deux dernières infections sont surtout présentes en France et dans les pays méditerranéens mais on commence à en voir en Belgique.
Ne jamais tenter d'enlever soi-même la tique car il y a un risque de laisser une partie à l'intérieur et de provoquer ainsi un abcès. Le mieux est de s'adresser à un vétérinaire.
Les puces
Les puces sont des insectes bruns d'une taille de 1,5 à 6 mm dotés de longues et puissantes pattes qui leur permettent de faire des bons jusqu'à 30 cm de hauteur. Elles absorbent le sang de leur hôte (chien, chat mais aussi d'autres mammifères) après avoir injecté un anticoagulant. Une puce peut absorber 15 fois son propre poids de sang par jour. La puce pond des oeufs (+/- 2500 sur toute sa vie) et ceux-ci se transforment sur le sol en larves. Cette dernière fabrique ensuite un cocon (pupe) d'où sortira une puce qui infestera son hôte et lui prélèvera du sang (Figure2). Ce cycle dure 4 semaines mais si le climat est défavorable, elle pourra rester 5 mois dans son cocon.
Figure 2
Les lésions provoquées par les morsures des puces sont des papules rouges très prurigineuses qui poussent l'animal à se gratter. Celles-ci commencent souvent au bas du dos et ensuite s'étendent à la face ventrale de l'abdomen et sur tout le corps. Les animaux peuvent développer des allergies à la salive de la puce, ce qui augmente le phénomène. De plus, la puce peut servir de vecteur aux ténias (vers plats). Chez l'homme, les piqûres de puces provoquent des papules rouges surtout sur l'avant bras et le bas de la jambe.
Les vers
Les vers sont bien évidemment nombreux et ils varient suivant les pays (exemple : ceux du coeur sont présents dans le Sud de la France et dans les pays chauds mais pas dans les pays nordiques); je vais donc aborder ceux qu'on rencontre principalement en Belgique, la liste n'étant pas exhaustive.
Il y a deux groupes principaux :
Les nématodes ou vers ronds :
Le principal est toxocara (ascaris) canis chez le chien qui servira d'exemple et cati chez le chat.
Il ressemble à un long spaghetti, mesure plusieurs centimètres et son cycle dure de 28 à 35 jours.
La voie principale de l'infection est par les oeufs émis dans les excréments mais l'animal peut aussi se contaminer en mangeant des petits rongeurs et la mère peut les transmettre à ces jeunes par le lait ou par le placenta.
Un ver adulte peut produire des centaines de milliers d'oeufs par jour qui sont déposés dans l'environnement par les selles ou transportés plus loin car ils ont la faculté de s'accrocher aux poils et à la peau des animaux. Certains peuvent même survivre plusieurs mois et résistent à de nombreux désinfectants.
Celui-ci contamine surtout les chiots mais il peut aussi atteindre l'adulte.
Dans des conditions favorables (milieu chaud, humide et riche en oxygène), les larves se développent en plus ou moins 15 jours à l'intérieur de l'oeuf.
Puis, après ingestion, deux phénomènes peuvent se produire, la larve migre à travers le foie et le poumon et donne par l'intermédiaire de ce cycle, un adulte dans l'intestin ou alors la larve se place en "dormance" dans le muscle de la femelle et elle se réveillera sous influence hormonale lors des chaleurs et de la gestation pour atteindre les jeunes (voir plus haut).
Les larves peuvent aussi atteindre l'homme dans des cas exceptionnels et surtout l'enfant qui joue avec un chiot ou par l'intermédiaire d'un bac à sable chez lequel elles s'enkystent dans le cerveau, le poumon, le coeur ou l'oeil ce qui représente un risque !!
Il y a aussi le trichocéphale qui atteint le gros intestin du chien, il mesure 5 à 8 cm et il s'implante profondément dans la muqueuse intestinale et produit une diarrhée hémorragique et aussi l'ankylostome qui a des plaques coupantes qui occasionnent de graves lésions sanguinolentes à la paroi intestinale du chien et du chat. Il est davantage présent dans le sud de l'Europe que dans le Nord et présente la spécificité d'avoir une larve qui peut pénétrer directement par la peau des animaux en plus des voies classiques (lait, placenta et oeufs dans les excréments). Il en est de même chez l'homme ce qui donne la larva migrans cutanée.
Les cestodes ou vers plats :
Le plus important est le ténia et il en existe de nombreuses espèces. Le cycle nécessite un mammifère qui sert d'hôte intermédiaire.
Pour le chien : un lièvre, un lapin, du boeuf, du porc ou du cheval.
Pour le chat : une souris ou un rat.
Chez les deux : le poux et la puce pour le Dipylidium (il touche plus l'animal adulte que le jeune).
Il est divisé en segments qui se détachent une fois mûrs et qui contiennent plusieurs milliers d'oeufs évacués par les selles et qui peuvent rester collés aux poils de l'animal et qui sont d'ailleurs visibles à ce stade.
A ce moment, l'oeuf est ingéré par l'hôte intermédiaire où il se développe en larve vésiculaire (cysticerque) et peut atteindre jusque la taille d'un oeuf de poule suivant le type. Puis après ingestion du foie ou des viscères, les ténias se développent dans le tractus gastro-intestinal du chien ou du chat.
Echinococcus granulosus (ténia échinocoque), taenia hydatigena et multiceps multiceps ont comme hôtes intermédiaires de nombreux mammifères dont l'homme et comme définitif le chien. Il faut donc le vermifuger et bien cuire la viande de porc, boeuf, etc...
Les symptômes sont suivant les vers : toux (ascaris dans les poumons), vomissement, maigreur, pelage terne, ventre ballonné, démangeaisons anales, appétit irrégulier, diarrhée ou constipation et parfois même des troubles épileptiformes (larves enkystées dans le cerveau).
Contrairement à une vieille croyance, il faut bien savoir que l'animal peut être atteint par des vers sans qu'ils soient nécessairement visibles dans les selles !!
Il vaut donc mieux vermifuger en préventif.
Chez le chiot ou chaton : tous les mois jusque 6 mois.
Chez le chien et le chat adulte : 2 fois par an (printemps et automne), chez la chienne pendant les chaleurs (surtout si la gestation est prévue), et surtout au moment de la vaccination car il y a interférence possible avec le ver qui peut diminuer l'immunité acquise.
Chez la chienne et la chatte reproductrice : deux semaines avant la mise-bas, deux semaines après celle-ci et encore 4 semaines plus tard.
Et bien évidemment au moment où on les remarque et dans ce cas il faut vermifuger à nouveau 3 à 4 semaines plus tard.
Pour le choix du médicament, il faut en utiliser un à large spectre (ronds et plats) et qui se donne en un seule fois et pas sur plusieurs jours car c'est plus difficile à administrer.
La teigne
Trois agents en sont responsables :
- Microsporum canis : 98% des teignes chez le chat et 75 % chez le chien.
- Microsporum gypseum : 15 % des teignes ches les chiens.
- Trichophyton mentagrophytes : 10 % des teignes chez le chien.
Elles sont fort contagieuses par voie directe et indirecte (contact avec un animal atteint, à partir du sol, à partir d'objets souillés, etc...) ! La durée d'incubation est d'une dizaine de jours. Mais, il faut noter qu'il y a divers éléments qui favorisent la parasitose :
- immunodépression.
- plus fréquente chez les chatons et chiots de moins d'un an.
- shampooings inadaptés ou utilisés trop fréquemment.
- vient comme compliquant de certaines pathologies de la peau.
Chez le chat, il y a une alopécie diffuse avec érythème, squames et croûtes principalement sur la tête y compris les oreilles et les membres parfois compliquée par des pustules. Dans certains cas, elle peut s'étendre à tous le corps conduisant à des lésions ulcéreuses. Lorsque les griffes sont touchées, elles sont allongées, de formes anormales et elles se cassent très facilement, c'est l'onychomycose. Il est à noter que de nombreux chats sont porteurs de la teigne sans la développer (porteurs asymptomatiques).
Chez le chien, on a des dépilations souvent circulaires avec squames sur les parties antérieures du corps et sur les membres. Il y a souvent complication par des papules et des pustules. Par contre, la généralisation à l'ensemble du corps est très rare chez l'adulte sauf s'il est immunodéprimé. L'onychomycose est aussi de mise. De plus, on constate chez cette espèce, un phénomène particulier nommé le Kérion (principalement dû à Trichophyton mentagrophytes) et qui se caractérise par une inflammation ronde, augmentée de volume et qui contient du pus recouvert par des croûtes et il est souvent prurigineux ce qui contraste avec les autres formes de lésions provoquées par la teigne et décrites plus haut qui elles n'incitent pas au grattage sauf en cas de complications secondaires (bactéries, etc...).
Chez l'homme, Microsporum canis donne les roues de sainte-catherine encore appelé herpès circiné . La cause la plus fréquente de contamination est le chat porteur asymptomatique.
Diagnostic :
- Lampe de Wood : ultraviolets qui donnent une fluorescense jaune-vert chez environ 75% des chiens et des chats contaminés par Microsporum canis suite à l'excitation de la ptéridine (pigment contenu dans les spores). Malheureusement, ça ne marche que pour un certain pourcentage (75%) des animaux infectés et pas pour Microsporum gypseum, ni pour Trichophyton mentagrophytes. De plus, certaines substances ou autres pathologies donnent des faux positifs : hyperséborrhée, topiques, etc...
- Examen microscopique : observation des poils ou de raclages en périphérie des lésions qui font apparaître des arthrospores. Cette technique permet juste de diagnostiquer la teigne mais elle ne permet pas de déterminer avec précision l'agent responsable !
- Mise en culture : à l'aide d'une brosse à dents, on brosse le pelage et ensuite, on l'applique sur un milieu de culture. Ca permet de diagnostiquer avec précision quelle souche est à la base de la contagion et c'est très utile dans le cas des porteurs asymptomatiques, qui sont très fréquents chez les chats ! Le problème, c'est qu'il faut plusieurs jours avant qu'elle ne pousse (de 3 jours à 3 semaines !).
- Biopsie cutanée suivie d'un examen au microscope. Cette technique est fort invasive, et est donc effectuée uniquement dans les cas qui n'ont pas pu être résolus par les tests expliqués précédemment.
Traitement :
Suivant les lésions et l'agent en cause, il existe divers types de traitement par voie orale (liquide, comprimé) ou en local (pommade, crème, teinture, etc...). Le parasite étant très résistant, il faut au moins trois semaines pour en venir à bout et il faut aussi savoir qu'il est surtout localisé en périphérie des lésions ce qui à une grande importance pour connaître l'endroit où il faut appliquer les médicaments utilisés en local.
Il est aussi essentiel d'isoler les sujets atteints et de bien se laver les mains !
Récemment un vaccin qui peut être administré au cheval, au chat et au chien a été mis sur le marché, il est à injecter deux fois à deux semaines d'intervalle avec un rappel annuel en préventif. 3 injections à 15 jours d'intervalle en curatif. Il présente l'avantage d'être efficace et actif contre quasiment toutes les souches de teigne.
Les gales
Voir la page suivante :
Les différentes gales qui atteignent le chien et le chat
Les poux
- La phtiriose chez le chien est en Europe due ou à un poux broyeur Trichodectes canis qui mange des débris cutanés et des poils ou à un poux piqueur Linognathus setosus qui se nourrit de sang et de lymphe. Ils mesurent tous les deux de 1 à 2 mm. Ils vivent 6 à 8 semaines à la base des poils et sont très rapides. Ils se trouvent surtout sur le dos, au niveau du cou, de la tête et des oreilles. La femelle fixe ses lentes (plusieurs centaines) aux poils et au bout d'environ 7 jours naissent des larves qui subissent plusieurs mues pour donner des adultes en 2 à 3 semaines. L'infestation est surtout consécutive au contact direct entre chiens. En effet, les adultes sont peu viables
dans le milieu extérieur (au maximum une centaine d'heures) surtout si la température est trop basse ou trop élevée. Les oeufs sont un peu plus résistants, il est donc conseillé de traiter l'environnement en cas d'infestation. Les symptômes sont : poils ternes, squames, croutes et un prurit variable. Linognathus peut si il est présent en grand nombre donner de l'anémie. Ils n'infectent que les chiens. Le diagnostic se fait par l'observation macroscopique et microscopique du parasite aux différents stades de son développement. Le traitement est réalisé par l'application de différents antiparasitaires associés au nettoyage de l'environnement et parfois à la tonte de l'animal en cas d'infestation massive.
- Chez le chat, la phtiriose est encore plus rare que chez le chien. Elle est due à Felicola subrostrata. Son cycle dure environ un mois, il n'atteint que le chat. Les symptômes, le diagnostic et le traitement sont similaires à ce qui a été décrit pour Trichodectes canis chez le chien.
La toxoplasmose
L'agent responsable est toxoplasma gondii qui est un protozoaire répandu mondialement et qui a comme hôte intermédiaire les animaux à sang chaud (oiseaux et mammifères).
Le chat et les autres félidés sont les hôtes définitifs et de façon schématique, on peut dire qu'ils s'infectent par ingestion directe d'oocystes dans les fèces ou plus souvent par de la viande crue (rongeurs notamment) qui contient un kyste rempli de bradyzoïtes (parasites à multiplication lente chez les hôtes intermédiaires) qui une fois libérés subissent une série de transformation au niveau de l'épithélium intestinal du félin pour donner l'oocyste mesurant 12 microns et sporulé dans les matières fécales. Ce dernier qui peut résister dans l'environnement durant des années va en 72 heures et dans des conditions de température favorables se diviser en 8 sporozoïtes dans le milieu extérieur.
Il est à remarquer que de nombreux chats vont réussir à s'immuniser au bout de 3 semaines et ne seront plus contagieux, sauf pour quelques-uns qui pourront réexcréter le parasite en cas de maladies ou de traitement aux corticoïdes par exemple.
Les hôtes intermédiaires sont atteints de deux manières :
- Par le sporozoïte qui une fois avalé va se disséminer par la voie sanguine et se transformer dans les cellules (macrophage, hépatocyte, etc...) en tachyzoïte ce qui entraîne des foyers de nécrose. Puis l'immunité va s'installer et le parasite va devenir un bradyzoïte à l'intérieur d'un kyste qui en contiendra plusieurs dizaines de milliers.
- Directement par ingestion de tachyzoïtes ou de bradyzoïtes dans une viande pas assez cuite.
Il est à remarquer que chez l'individu gestant, il peut y avoir une atteinte congénitale du système nerveux et de la rétine chez le nouveau-né d'où toute la problématique des femmes enceintes non immunisées qui doivent éviter de manipuler les litières pour chats (à changer tous les jours vu que l'oocyste met 72 heures pour devenir infectieux), de consommer des légumes et fruits contaminés et si possible supprimer tout contact avec son chat. En cas de doute il faut se rendre chez son médecin afin de réaliser une prise de sang.
Les signes cliniques sont :
Chez le chat : même s'il est l'hôte définitif, la maladie se développe rarement chez lui. Il y a parfois de la diarrhée, une hypertrophie des ganglions et de l'encéphalite.
Chez le chien : fièvre, prostration, anorexie, entérite et souvent pneumonie et atteintes nerveuses.
Chez l'homme : souvent asymptomatique chez l'individu sain mais elle se manifeste par de la fièvre, une hypertrophie ganglionnaire et une fatigue intense chez l'immunodéprimé qui débouche souvent sur une méningo-encéphalite. Sans oublier le problème posé chez les femmes enceintes et qui est décrit plus haut.
Tous les renseignements généraux donnés sur ce site le sont à titre purement informatif.
Texte mis à jour en juin 2008.